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Décès de Reynald Caron de la CDI 75

victimes du devoir 75

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#81 amiral

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Posté 28 avril 2007 - 23:24

Intervention de M. François BAROIN, Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire - Préfecture de Police 12/04/2007

C'est un véritable drame qui nous réunit aujourd'hui dans cette cour du 19 août.
La mort d'un policier en service est une tragédie et les mots paraissent bien faibles et dérisoires pour exprimer notre profonde émotion.
Le 9 avril dernier, Reynald CARON était victime du devoir, alors qu'il intervenait pour faire respecter la loi de la République.

Ce drame illustre avant tout le caractère particulièrement dangereux du métier de policier et témoigne des difficultés que rencontrent au quotidien les forces de sécurité confrontées à des situations difficiles et des comportements irrespectueux et violents.
Nous tous, ici présents, partageons la même peine, la même douleur.
Nous sommes rassemblés pour rendre à Reynald CARON l'hommage qui lui est dû par la Nation.
L'hommage que le gouvernement rend solennellement à ce serviteur de l'Etat dont la carrière, pleine de promesses, a été malheureusement trop tôt interrompue.
Mais nous sommes aussi réunis pour nous associer à la douleur de ses parents, de sa famille et de Virginie, sa compagne.

J'ai une pensée toute particulière pour Océane, la petite fille de Virginie et de Reynald qui perd son papa alors qu'elle n'a même pas neuf mois.
Nous sommes ici pour partager toute l'émotion, si intense, si perceptible, des policiers de la 11ème compagnie d'intervention et de toute la préfecture de police.
Avec la disparition tragique de Reynald CARON, c'est toute la police nationale qui se trouve à nouveau endeuillée.
Une fois de plus, la mort a frappé injustement et avec cruauté. Ce deuil, c'est bien sûr le vôtre, mais la Nation veut en partager le fardeau.
Nous voulons, pour donner tout son sens à son action, lui dire notre reconnaissance devant le choix si noble et difficile qui a été le sien en devenant policier.
C'est cela, le vrai courage, celui des fonctionnaires de police, des gendarmes devant lequel je m'incline aujourd'hui, au nom de tous les Français.
C'est le courage du danger, jamais ignoré, mais pleinement assumé.
On ne parle pas assez de ceux qui se sacrifient pour les autres, et, beaucoup trop de ceux qui portent atteinte à la vie des serviteurs de l'Etat.
La solidarité de nos concitoyens est acquise à tous ceux qui les protègent et luttent contre la délinquance.
La reconnaissance de la Nation va vers ceux qui paient de leur vie leur engagement, leur dévouement et leur loyauté envers la République.
C'est le cas pour Reynald CARON.

Accepter le risque d'être blessé, voire de mourir, pour faire respecter la loi et servir nos concitoyens, aujourd'hui, tous ensemble, ici, nous réalisons ce que cela signifie.
En ce lundi de Pâques, alors que la Foire du Trône rassemblait parisiens et franciliens qui venaient se divertir entre amis ou en famille, le drame a frappé Reynald CARON.
Il a été tué par le bras de la nacelle d'un manège en intervenant lors d'une rixe.
Ce drame, seul l'enquête judiciaire permettra d'en élucider les termes exacts même si les faits sont là, funestes dans leur dénouement.
Alors que la Foire du Trône aurait dû être, ce soir-là comme tous les autres soirs, synonyme de fête, Reynald CARON, en intervenant pour maintenir l'ordre, y a perdu la vie.

Chacun connaît la qualité de cet homme qui allait fêter ses 32 ans le 22 avril prochain.
Issu d'une famille marquée par le service public et le sens des valeurs d'engagement, d'abnégation et d'effort, Il avait affirmé sa vocation en choisissant en 1997 d'effectuer son service national dans la police.
En 1998, il est affecté dans le 20ème arrondissement de Paris en tant qu'adjoint de sécurité où il s'était très rapidement distingué par son sérieux et cette envie de toujours donner le meilleur de lui-même.
Il passe avec succès le concours de gardien de la paix et après une scolarité à l'Ecole Nationale de Police de Périgueux en 2003, il rejoint au sein de la Direction de l'Ordre Public et de la Circulation les rangs de la 11ème compagnie d'intervention.
Son sens du devoir et sa grande motivation pour le métier de policier l'ont conduit à s'engager pleinement pour maintenir l'ordre républicain et faire valoir les valeurs qui y sont rattachées.
Il était connu et estimé de ses collègues et de sa hiérarchie.
Reynald CARON faisait partie de ces milliers de policiers qui exercent leur métier avec passion et conviction.
Il était entouré d'une famille, d'une compagne et d'une petite fille, qu'il aimait, qui l'aimaient, d'amis qui l'appréciaient.

Notre esprit, notre volonté et notre intelligence ne peuvent que se révolter contre cette mort injuste.
Je veux dire ici qu'il n'est pas acceptable que des hommes et des femmes qui ont choisi de se dévouer pour les autres décèdent dans l'exercice de leurs fonctions dans des circonstances ou des contextes de tension avec les forces de l'ordre.
Les policiers, comme tous ceux qui concourent à l'exercice de l'autorité publique, doivent être respectés parce qu'ils agissent pour une cause essentielle qui les dépasse : la défense de l'intérêt général.
La noblesse de leur métier, les risques auxquels ils s'exposent, le courage dont ils font preuve quotidiennement, justifient le soutien sans faille et la reconnaissance que leur doit la Nation tout entière.

Reynald CARON, la France vous témoigne aujourd'hui sa profonde reconnaissance. Elle le fait par la citation de votre nom à l'ordre de la Nation, par la remise de la croix de chevalier dans l'Ordre National du Mérite, de la médaille d'Honneur de la Police Nationale et de la médaille d'or pour acte de courage et de dévouement.
Votre promotion dans le corps des officiers, au grade de lieutenant, est un témoignage de notre respect.

Mais surtout, je voudrais le dire avec la conviction que j'exprime le sentiment de tous les Français : Votre exemple restera à jamais gravé dans nos mémoires et dans nos cœurs.
Je m'incline respectueusement devant votre douleur, Virginie, de celle de votre famille et de tous vos proches, en les assurant des sentiments d'estime et d'affection que nous leur portons, et de la peine que je ressens personnellement.
Reynald CARON, nous ne vous oublierons pas, tout simplement, parce que nous n'en avons pas le droit.


@+ :crying:

Modifié par amiral, 28 avril 2007 - 23:25.






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