SantéSelon une étude publiée dans la revue médicale Occupational and Environmental Medicine, le travail en horaires décalés accélèrerait le vieillissement cognitif.
Décidement travailler en horaires décalés n'est pas bon pour la santé. Fin octobre, une enquête réalisée par une équipe israélienne de l'Institut des Sciences Weizmann montrait que la modification du rythme biologique entraînait l'apparition de bactéries intestinales liées à l'obésité. Selon une nouvelle étude, travailler pendant une longue période en horaires décalés, notamment la nuit, accélère le vieillissement cognitif.Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont suivi pendant dix ans, 3.000 salariés du sud de la France, âgés de 32 à 62 ans, travaillant dans tous les secteurs de production et dont la moitié avaient travaillé en horaires décalés pendant au moins 50 jours au cours de l'année. Ils ont mesuré leurs capacités cognitives (mémoire, attention, vitesse de réaction) à trois reprises lors de tests neuropsychologiques.Ils ont constaté que ceux qui avaient eu un travail posté pendant dix ans ou plus, présentaient un déclin cognitif - processus naturel chez toute personne vieillissante - nettement plus rapide que les autres. La baisse des scores obtenus équivaut à "un vieillissement cognitif de 6,5 ans", selon Jean-Claude Marquié, un chercheur du CNRS de Toulouse qui a coordonné cette étude. Une baisse non négligeable, qui demande toutefois à être confirmée par d'autres études."Il vaut mieux démarrer à 6 heures du matin plutôt qu'à 4 heures""On savait déjà qu'il y avait des effets à court terme, mais on ne savait pas si ceux-ci se maintenaient pendant longtemps", explique-t-il. Cet impact négatif persisterait pendant au moins cinq ans après l'arrêt du travail posté. Il existerait une "grande variabilité" selon les individus.Pour limiter ces effets, le chercheurs recommande une "surveillance médicale personnalisée" ainsi qu'une meilleure organisation du travail permettant de favoriser les "horaires les plus favorables au sommeil"."Il vaut mieux par exemple démarrer à 6 heures du matin plutôt qu'à 4 heures" indique-t-il.Le travail en horaires décalés a fait l'objet de plusieurs études ces dernières années qui ont identifié divers risques en termes de santé. Le travail posté de nuit (avec des alternances irrégulières de périodes de travail jour-nuit) a notamment été classé cancérogène "probable" en 2007 par le Centre international de recherche sur le cancer (IARC), l'agence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le cancer, en raison de son effet perturbant sur le rythme biologique. Une étude suédoise publiée en 2011 a pour sa part montré que le travail de nuit doublait le risque de sclérose en plaques chez les jeunes tandis qu'une étude française publiée l'année suivante a fait état d'un risque accru de cancer du sein d'environ 30% chez les femmes travaillant de nuit.
Source : http://lci.tf1.fr/sc...au-8512602.html