Mon Amour,
4 jours loin du taf, en solo seule avec moi-même, je m'occupe physiquement pour me libérer l'esprit mais suis rataploum.
Plus de sourire, plus de courses dans les couloirs, plus d'insultes bienveillantes, plus de verve, plus de pêche, plus d’enthousiasme, tout le monde s'en aperçoit en haut, au milieu, en bas, mais personne, je dis personne en haut n'a les couilles de me convoquer pour me demander ce qui ne va pas.
Tout simplement parce que c'est notoire, je taffe dans des conditions de merde, je fais des horaires de merde, mes journées sont éreintantes longues comme le bras je ne cesse d'avertir et de tirer la sonnette d'alarme, ça ne fait réagir personne.
Au final je sais ce qui se dit, elle en chie, elle se plaint, mais sa conscience professionnelle fait qu'elle continue à faire le taf de plusieurs personnes.
C'est dégueulasse, j'aimerais me faire opérer le cerveau pour m'enlever cet esprit de faire, toujours faire, faire tout, boucher les trous, pallier au manquement des autres, qui eux ont le temps d'appeler leur famille au taf, de commander leur trucs personnes sur internet, d'aller faire du sport, de prendre une vraie pause à midi.
Mais c'est de ma faute car je n'arrive pas à arrêter, une certaine fierté mal placée aussi, peut-être certainement...
La seule question que je me pose en ce moment c'est encore combien de temps vais-je continuer comme ça...
Je suis poing et pied liés à ce poste de part ma fonction, je suis en fin de carrière, la plus gradé de notre corps au sein de ce service et je travaille comme une malade, c'est le monde à l'envers, et ça devient dur dur.
Il ne passe pas un jour, où je me dis que tu aurais déjà mis le haut là depuis longtemps, ou bien tu m'aurais quittée tout bonnement.
Tu me manques tant....