Suicide du policier : le brigadier avait été désarmé par sa hiérarchie
Une chape de plomb est tombée sur le commissariat du VIIe arrondissement. Et avec, le chagrin. Ce mercredi matin, Denis s’est suicidé avec son arme de service, dans les vestiaires du commissariat central, rue Fabert, près des Invalides (VIIe). Ce sont ses collègues qui ont fait la macabre découverte.
Le brigadier de 48 ans, affecté aux services des plaintes de la BDEP (brigade des délégations et des enquêtes de proximité), célibataire et sans enfant, n’a laissé aucun message expliquant son geste. « Nous avons mis en place une cellule de soutien avec des psychologues », indique Jacques Meric, le patron de la Direction de sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), qui s’est rendu aussitôt sur place. L’inspection générale de la police nationale (IGPN) a ouvert une enquête et procédé à des auditions. « Il y a deux ans un officier s’était déjà donné la mort dans ce commissariat », déplore Jean-Pierre Colombies, délégué du Snop-SCSI, le syndicat des cadres de la sécurité intérieure. Et de préciser que le commissaire du VIIe, « un homme très humain », est très affecté.
55 policiers se sont donné la mort l’an dernier
Pendant plusieurs années, la victime avait été désarmée par sa hiérarchie. « Il était fragile et avait eu beaucoup d’absences », rapporte un policier. Sur décision du médecin chef de la préfecture de police, il venait depuis janvier dernier de récupérer son SIG Sauer. « Désarmer un fonctionnaire est une décision rare que la hiérarchie prend lorsqu’un policier affiche des signes de dépression, exprime un mal de vivre », précise Jean-Pierre Colombies. « Depuis, Denis avait un comportement normal, souffle un policier. Rien qui puisse présager un tel acte. »
L’an dernier, 55 policiers et une vingtaine de gendarmes se sont suicidés en France, généralement avec leurs armes de service. A Paris, un capitaine s’est donné la mort dans son commissariat du IIIe arrondissement.
Le 25 janvier, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé, des mesures pour tenter d’enrayer ces suicides, notamment par le recrutement dans la police de psychologues.
LE PARISIEN