Un policier se trouvait entre la vie et la mort jeudi soir après avoir reçu dans la matinée un coup de couteau dans l'oeil lors de l'interpellation à Lorient d'un homme suivi en psychiatrie, a-t-on appris jeudi auprès du parquet de Lorient.
Le fonctionnaire d'une quarantaine d'années, marié et père de deux enfants a été conduit au CHU de Brest et «son pronostic vital est très engagé», a déclaré à l'AFP le procureur de la République à Lorient, Alexis Bouroz, en début de soirée.
Un deuxième policier, qui l'accompagnait durant l'intervention, a été plus légèrement blessé. Le forcené, âgé de 35 ans, a été maîtrisé après qu'un troisième fonctionnaire eut fait usage de son arme de service, le blessant à l'abdomen. Son état a toutefois permis son placement en garde à vue à 18H00.
Jeudi matin vers 11H00, la patrouille des trois policiers avait été envoyée au centre de Lorient pour un cas supposé de différend familial dans un petit immeuble, une voisine ayant entendu depuis plusieurs jours des hurlements.
Les policiers n'ont repéré aucun bruit en arrivant dans la résidence et deux fonctionnaires ont donc entrepris de faire du porte à porte au 2e étage, tandis que le troisième inspectait le 3e étage.
C'est au 2e étage qu'un fonctionnaire a tapé à la porte de l'homme. «Il est sorti nu, en hurlant, et a frappé à coup de couteau la tête le fonctionnaire», a expliqué M. Bouroz.
Le coup de couteau a traversé l'oeil et pénétré la boîte cranienne et le policier est tombé en arrière dans les escaliers.
Dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a annoncé que le policier a été «très grièvement blessé» et que «son pronostic vital est engagé», faisant part dans un communiqué de son «émotion» après cette «très violente agression».
Le collègue du policier tombé à terre, qui s'était interposé, a été blessé à l'épaule par un coup de couteau. Le troisième policier, qui était descendu de l'étage supérieur a fait usage de son arme après que le forcené se fut précipité vers lui en hurlant, selon le parquet.
Lors d'une conférence de presse en fin d'après-midi, le procureur a précisé que la situation justifiait «le caractère de légitime défense de la riposte».
Le gardé à vue présente de «gros antécédents psychiatriques» et a notamment été hospitalisé d'office dans un établissement psychiatrique près de Versailles de février 2009 à juillet 2011 et était suivi à Lorient en psychiatrie ambulatoire, a précisé le procureur à l'AFP.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme vivait seul et ce sont ses propres hurlements qui depuis plusieurs jours ont inquiété la voisine.
A l'issue de la garde à vue, le parquet va «probablement ouvrir une information judiciaire pour tentative de meurtre envers un agent de la force publique» dont l'objectif sera surtout de déterminer l'état psychatrique de l'auteur au moment des faits, a relevé le procureur.
Le ministre de l'Intérieur, «qui se tient informé en permanence de l'évolution de leur état de santé», a assuré «ces fonctionnaires de police, ainsi que leurs familles et leurs collègues, de son entier soutien».
liberation.fr
AFP
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Modifié par Thomas, 01 septembre 2014 - 20:41.