Posté 07 novembre 2003 - 15:24
C'était un petit article car il a été écrit en vitesse dans la nuit. En voici un nouveau, beaucoup plus long :
Un policier abattu par un toxicomane
Un gardien de la paix, qui n'était plus en service, a été tué par balle, hier matin dans le XVIIe arrondissement de Paris. Deux suspects ont été interpellés à proximité des lieux du crime. Ils sont connus comme «toxicomanes notoires».
Un gardien de la paix de 30 ans a été abattu hier matin à Paris par un toxicomane avec son arme de service. Les faits se sont produits à 4h50 boulevard Bessières, dans le XVIIe arrondissement, tout près du domicile du fonctionnaire de police où il vivait avec sa compagne et son fils de 18 mois. Au moment du drame, Franck Lelong était en civil et ne travaillait pas. Il avait quitté son poste au Service régional de police des transports (SRPT) à la gare Montparnasse peu avant minuit, et regagnait son appartement en ayant conservé sur lui son revolver Manhurin.
«En réalité, les policiers sont en service 24 h sur 24 et ont le droit de garder leur arme sur eux dans le ressort de leur affectation», précise un officier.
Une altercation a alors opposé le gardien de la paix à deux toxicomanes, Rachid, 30 ans, et David, 21 ans, tous deux connus de la justice pour de multiples délits liés à la drogue. Deux travestis et un maître-chien ont assisté à la scène. Dans des circonstances encore mal établies, Rachid, déjà impliqué dans cinquante-trois délits, s'est emparé de l'arme de service que le policier portait dans un sac à dos et a tiré au moins deux coups de feu. L'un mortel a atteint Franck Lelong au poumon droit. Il est décédé sur le passage clouté quelques minutes plus tard dans les bras de ses collègues de la brigade anticriminalité (BAC).
Arrivés en nombre, les policiers ont interpellé dès 5 h 10 l'auteur présumé du coup de feu, caché dans un buisson de la rue Fragonard, à environ 200 mètres du lieu de l'agression. A ses côtés se trouvait encore l'arme de service de la victime. Vingt minutes plus tard, David, était appréhendé dans une rue voisine. Ce dernier correspondait à la description recueillie par les enquêteurs : un Antillais portant une veste bleue et coiffé d'une casquette. Les deux suspects ont été placés en garde à vue à la Brigade criminelle. Quant aux deux travestis témoins de la scène, ils s'étaient volatilisés avant l'arrivée de la police.
Gardien de la paix depuis cinq ans, Franck Lelong dont le père, policier également, réside et travaille dans les Alpes-Maritimes, avait été affecté récemment au service régional de police des transports (SRPT). Auparavant, ce fonctionnaire «courageux et toujours prêt à aller au charbon», selon un collègue, avait travaillé plusieurs années comme ilotier au sein de la police de quartier du XVIIe arrondissement. Le gardien de paix avait quitté cet arrondissement après avoir été agressé au sabre par des Asiatiques.
Mercredi soir, juste avant de quitter son service à la gare Montparnasse, Franck Lelong avait laissé entendre qu'il souhaitait sortir en discothèque. Cela expliquerait les cinq heures qui se sont écoulées entre sa fin de service et sa mort. Ce décès pose le problème de la détention de l'arme en dehors des heures de travail. «Les fonctionnaires ont le choix entre la laisser dans une armoire forte au service ou la prendre avec eux, ce que font la majorité des gardiens de la paix», indique Philippe Lavenu, secrétaire départemental du syndicat Alliance. Secrétaire départemental du SGP-FO, Gilles Wiart, ajoute : «Les policiers sont tenus d'intervenir s'ils assistent à un délit. Ils ne peuvent pas le faire en toute sécurité, équipés de leur seule carte tricolore.»
Le Parisien
Un gardien de la paix, qui n'était pas en service, a été tué par balles jeudi matin dans le XVIIe arrondissement de Paris, et l'enquête devra déterminer avec précision si sa fonction de policier a un lien direct avec les faits. Deux suspects ont été interpellés par la brigade anticriminalité (Bac) à proximité immédiate des lieux du meurtre. Ils sont connus des services de police du quartier comme des "toxicomanes notoires", selon une source policière. Ils ont été placés en garde à vue à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, saisie de l'enquête, qui n'écartait aucune hypothèse. Au moment de l'interpellation de l'un d'eux, a été retrouvée l'arme du policier, un pistolet manhurin, avec laquelle ce dernier semble avoir été tué, a-t-on ajouté.
Le policier, Franck Lelong, 30 ans, père d'un jeune enfant, était auparavant en poste en tant qu'îlotier dans le quartier où il a trouvé la mort. Les faits se sont déroulés peu avant 05h00 devant le 111 boulevard Bessières, à proximité de son domicile. Le fonctionnaire avait quitté mercredi à 23h30 son poste à l'antenne de la gare Montparnasse du nouveau Service régional de la police des transports, (SRPT) auquel il venait d'être affecté. Il devait reprendre ses fonctions jeudi en début d'après-midi. Le policier, en tenue civile, a eu maille à partir avec les deux hommes pour des raisons et dans des circonstances qui restent à déterminer. Il a été atteint de plusieurs balles, dont l'une au poumon, et est décédé sur place des suites de ses blessures peu après l'arrivée des secours. Les enquêteurs ont entendu plusieurs témoins des faits qui, tous, ont affirmé avoir vu une "agression par deux hommes" qu'ils ont décrits.
La fonction de policier a-t-elle un lien avec celle-ci? Les agresseurs connaissaient-ils la victime? L'enquête devra répondre à ces questions. Les enquêteurs évoquent une "agression mortelle et une victime a priori ordinaire à l'exception de son métier qui l'est moins". Selon l'Unsa-police (majoritaire chez les gardiens de la paix), Franck Lelong a été agressé et tué pour ce "seul motif". "Mort d'être policier, c'est ce que l'Unsa-police retient de cette tragédie qui met en exergue la réalité du simple fait d'appartenir à la police nationale", écrit le syndicat dans un communiqué. Alliance, second syndicat chez les gardiens de la paix, recommande la "prudence" et "attend les résultats de l'enquête avant d'engager une réflexion de fond" évoquant une "violence gratuite". Synergie, second syndicat chez les officiers de police, déclare "partager la peine et le sentiment de colère de l'ensemble des policiers cibles de malfrats minables". Il "interpelle la justice sur la multiplication et la banalisation des agressions" de policiers.
La Croix