les responsables continuent en toute impunités.
Eux ne subissent pas de pressions, tu crois ?
Non pas, selon elles, pour gagner en efficacité, mais pour réaliser des économies à la demande du ministère de l'Intérieur et de Bercy. Il lui est également reproché d'accorder trop facilement des protections – cédant aux pressions politiques –, augmentant ainsi le nombre des missions des policiers du SDLP, qui se disent épuisés.
Pourquoi eux, entre le marteau et l'enclume, devraient dire non, alors que celui en dessous, sous le marteau, ne le fait pas non plus ?
En PJ, on ne compte pas les heures supp', mais c'est normaaaaaaaaaal.
Au SDLP, on a des compteurs à quatre chiffres, mais c'est normaaaaaaaaaal.
Quel patron osera changer la machine à enculer les effectifs, qui de toute façon en grande partie acceptent le fait de bosser plus pour la gloire, et ainsi briser sa carrière ?
La gangrène touche toute l'institution. Tu ne peux pas reprocher à la hiérarchie intermédiaire (à cette échelle, chef de service, t'es encore personne, face au préfet, au ministre, et à leurs dircabs respectifs) de ne pas se faire harakiri pour sauver des brebis qui elle-mêmes ont laissé s'instaurer ces abus au fil des années.
Pourquoi les heures supp' ne sont pas comptées en PJ ? Parce qu'on y trouvait son compte jadis et qu'il y avait des petits arrangements. Pourquoi on n'a pas posé le pied quand on n'y trouvait plus son compte ?
Si la masse se laisse marcher sur les pieds, comment veux-tu qu'on te défende ? La résistance, elle n'apparaît pas un beau jour au milieu de la pyramide, ou alors, elle ne dure pas plus de 48h, le temps qu'on remplace l'idiot téméraire qui s'est pris pour Don Quijote. Pour que le milieu résiste à sa propre hiérarchie, il faut que la pression qui lui parvient d'en dessous soit plus forte que la pression qui lui parvient d'au dessus.
Si tu veux le soutien de ton N+1 et qu'il porte ta voix, il faut lui rendre service en cassant la machine. Si lui s'adresse à son propre N+1 en disant que la machine est cassée et que rien n'y fait, ton N+2 sera bien obligé d'y regarder de plus près et de faire par lui même. Ou de remplacer le N+1 par un autre. Puis un autre. Et encore un autre. Et si personne n'arrive à réparer la machine avec des bouts de ficelle, miracle miracle, des moyens adéquats apparaissent pour la relancer.
Quand je suis à la tête de 40 bonhommes, avant la prise de service, à huis-clos, l'ordre de cesser le travail à l'heure réglementaire vient de moi. Et je menace de sanctions l'idiot inutile qui continuerait à taffer pour les beaux yeux de la princesse et me mettrait en porte à faux vis-à-vis de l'autorité. Autorité à laquelle, inlassablement, je veux pouvoir répondre : "Aaaaaaaaaaah, j'aurais vraaaaaaaaiment aimé vous accorder plus temps, mais voyez-vous, mon équipe s'est tirée, comme c'est d'ailleurs prévu dans les textes, alors va falloir nous remplacer ou faire sans nous, et y'a rien que je puisse faire. Allez, bisous, on reprend le service à l'heure convenue et pas une minute plus tôt, parce que sinon, vous savez,... très procéduriers ces gens-là, ils auraient vite fait d'agir si on ne respecte pas leurs conditions de boulot,..."
Et à l'inverse, quand c'est pas moi qui dirige, je prends mes affaires et me tire dès que les textes le prévoient, et tant pis pour celui qui a sous-estimé ses besoins. Le chef du jour est dans ces cas là tout aussi faussement embêté de voir qu'il ne peut pas nous retenir. Et si l'autorité veut une continuité de service, on lui dit que 70 mecs à remplacer, ca lui fera peu ou prou 31.220€ à prévoir en plus pour moins de 3h supplémentaires. Ca a le don de remettre les idées en place.
Modifié par frogman, 10 mai 2018 - 15:57.