Dans la nuit de jeudi à vendredi, les corps des époux Charron - Carole (42 ans) et Christian (50 ans) - ont été découverts dans leur maison de Bergnolles/Lamentin. Tués par arme à feu. Des voisins avaient entendu deux détonations rapprochées vers 21 h 30 ou 21 h 45. Ce sont eux qui les ont trouvés et ont donné l'alerte (notre édition de samedi). Les corps étaient l'un à côté de l'autre, dans le salon.
DEUX THÈSES
Drame familial ou double homicide ? Au lendemain du drame, le procureur de la République à Pointe-à-Pitre, Guy Étienne, n'excluait aucune piste. L'enquête, confiée aux gendarmes de la section de recherches, doit le déterminer. Les autopsies, pratiquées lundi et hier devaient apporter des éléments de réponse.
De ces examens, en plus des constatations effectuées par les enquêteurs, il ressort que Carole Charron serait décédée la première. Les deux époux ont été tués par des tirs à courte distance. Elle à bout portant, lui à bout touchant.
Ils ont tous les deux reçu une décharge de plombs. Elle a été touchée sur le côté de la nuque. Les projectiles ont atteint le rachis cervical. Christian Charron, lui, a reçu l'impact en plein thorax. Leur mort n'aurait pas été instantanée.
TUÉS PAR LA MÊME ARME
Il semble qu'ils ont été abattus avec la même arme. Un fusil de chasse. Celui découvert dans la maison ? Pour l'instant, d'après le procureur adjoint Céline Raignault, « rien ne permet de l'affirmer » . L'arme retrouvée est un fusil long qui appartient à Christian Charron, avec lequel il avait l'habitude d'aller chasser ou tirer avec son beau-fils.
Aurait-il pu tuer sa femme et se donner la mort ensuite ? C'est envisageable, d'autant que l'enquête a permis d'établir que le couple - marié depuis peu - battait de l'aile.
Toutefois, dans l'hypothèse d'un suicide, ce qui pose souci, c'est la longueur de l'arme. D'autant que si elle a bien été retrouvée non loin des corps, elle n'était pas à portée de main de Christian Charron, ni même de son épouse.
Pour l'instant, le parquet pointois préfère rester prudent et ne privilégie pas plus l'hypothèse du drame familial que celle de l'intervention d'un tiers. D'après le procureur adjoint Céline Raignault, l'analyse balistique sera déterminante. Elle devrait être confiée à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), implantée à Rosny-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis).