Posté 24 juin 2007 - 15:30
Un gendarme en service tué d'un coup de fusil dans le Rhône
[24/06/2007 16:22]
LYON (AP) -- Un gendarme a été abattu par un individu dans la nuit de samedi à dimanche à Saint-Andéol-le-Château (Rhône) alors qu'il dirigeait une équipe chargée d'empêcher un vol par effraction dans un stand de tir, qui ne contenait ni armes ni munitions, selon les autorités. Trois personnes, dont l'auteur du coup de fusil, ont été interpellées et placées en garde à vue, tandis qu'un quatrième individu est en fuite, a précisé le vice-procureur de la République de Lyon.
Disposant d'informations sur un possible braquage à venir, la gendarmerie avait dépêché sur place une équipe de 15 personnes lorsque les cambrioleurs sont entrés par effraction dimanche vers 1h du matin, a expliqué à l'Associated Press le responsable de la communication de la gendarmerie de Lyon Joël Armand.
Après la sommation des gendarmes, l'un des individus a ouvert le feu, tuant d'un coup de fusil le chef d'escadron Norbert Ambrosse, âgé de 38 ans et père de quatre enfants. «Le tireur était situé à cinq six mètres de l'officier» qui «a été touché au thorax», a expliqué le vice-procureur de la République de Lyon, Pierre Lauzeral, lors d'une conférence de presse. Le général de division Christian Brachet, commandant de la région Rhône-Alpes, a indiqué que la victime «ne portait pas de gilet pare-balles» car «son rôle était de coordonner». «Mais dans le jeu de l'action, il s'est trouvé à un moment donné à un endroit où il a été exposé», a-t-il dit.
Les gendarmes sont parvenus à maîtriser trois hommes, dont le tireur, qui ont été interpellés et placés en garde à vue, a déclaré Joël Armand, ajoutant qu'ils étaient entendus par la section de recherche de gendarmerie de Lyon. Le tireur est «un ancien militaire» de 35 ans «domicilié dans l'Isère, passionné d'armes à feu, qui a déjà été condamné il y a quelques années pour des faits de violences à Lyon», a précisé Pierre Lauzeral en soulignant que le stand ne contenait pas d'armes et de munitions. L'homme «connaissait les lieux, car il avait passé son permis de chasse il y a à peu près un mois dans ce stand de tir et dans cette école de tir», a-t-il poursuivi, observant que «son profil ne permettait toutefois pas d'envisager une telle détermination». D'après lui, un quatrième malfaiteur -dont l'identification était toujours en cours à la mi-journée- est en fuite.
Norbert Ambrosse avait été condamné le 11 janvier 2002 à une peine de deux ans de prison, dont six mois ferme, dans l'affaire des paillotes corses, par le tribunal correctionnel d'Ajaccio. Alors capitaine de gendarmerie dans l'île, il avait reconnu avoir mis le feu à la paillote «Chez Francis», sur le littoral sud du golfe d'Ajaccio, dans la nuit du 19 au 20 avril 1999, sur ordre du colonel Henri Mazères. Blessé dans l'incendie, il avait été hospitalisé. Quatre autres gendarmes avaient participé cette opération. La justice demandait la démolition de cette paillote depuis 1995.
Dans un communiqué diffusé dimanche, le président Nicolas Sarkozy a adressé à la famille et aux proches de la victime «ses plus sincères condoléances et son profond soutien», souhaitant «que tous les auteurs de cet acte soient rapidement interpellés afin d'être remis à la justice».
Le Premier ministre François Fillon a lui aussi rendu hommage à Norbert Ambrosse. «Une fois encore, la gendarmerie nationale paye un lourd tribut dans la lutte contre l'insécurité. Elle mérite le soutien, l'estime et la reconnaissance de la nation», a-t-il jugé.
Faisant part de sa «vive émotion» -comme le ministre de la Défense Hervé Morin-, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a assuré «que tout sera mis en oeuvre pour que les auteurs de cet acte inqualifiable, dont plusieurs sont déjà arrêtés, en répondent le plus rapidement possible devant la justice». AP